Aujourd’hui, toute organisation
(et plus particulièrement les OBNL et les communautés de pratiques qu’elles
sous-tendent) possède une composante en ligne. La plus simple expression de
cette composante est l’échange de courriels avec documents attachés lorsque
nécessaire.
Qu’elles soient faites en
présentiel ou en différé par des moyens technologiques, nous cherchons, par nos
communications, à développer notre intelligence collective[1].
Les modèles et les concepts en lien avec l’intelligence collective prolifèrent
aujourd’hui. Lorsque vient le moment de choisir des outils en ligne, chacun y
vient avec son histoire personnelle, sa vision des choses et son attachement
aux outils qu’il connaît et maitrise déjà. Il est toutefois important de se
rappeler que la technologie n'est qu'un support de l'intelligence
collective et non un moyen de l'obtenir. Dans un environnement
effectif et bien intégré, chaque individu trouve un bénéfice à collaborer
(parfois instinctivement). Lorsque la collaboration devient fluide, la
performance de chacun et celle du groupe dans son ensemble se trouvent
renforcées et nous avons plaisir à créer ensemble.
Je fais partie d’une petite
communauté naissante, qui comprend 9 membres actifs en ce moment. Nous avons
entrepris récemment d’explorer quelques outils pouvant nous permettre de
collaborer en ligne en dehors des rencontres. Une première réflexion nous a
permis de voir quels étaient nos besoins. Les voici en bref :
- PRENDRE DES DÉCISIONS par consensus ou par consentement en évitant de surcharger nos rencontres en présentiel.
- Collaborer à la création/rédaction de documents jusqu’à l’obtention d’une version FINALISÉE sur laquelle nous nous entendons.
- Partager entre nous les documents finalisés de telle sorte que tous puissent prendre connaissance de notre création commune.
- Conserver les documents selon une méthodologie et dans un environnement sur lequel nous nous sommes entendus de telle sorte que nous puissions les retrouver facilement.
- ÉTABLIR UN CALENDRIER de rencontres à l’avance pour la période intensive de création des bases de la communauté.
- GÉRER éventuellement notre communauté virtuelle en ligne en ayant une visibilité et des moyens d’interaction sur le Web.
Dans l’exploration actuelle, certains
parlent d’OUTILS COLLABORATIFS et d’autres de PLATEFORME COLLABORATIVE. Une
plateforme collaborative (tel Acollab)
intègre en fait plusieurs outils collaboratifs (ex : un wiki, un forum, etc.). Dans
la liste des besoins énumérés précédemment, les 5 premiers points sont du
domaine de l’INTRANET tandis que le point 6 concerne INTERNET c’est-à-dire
notre visibilité sur le Web. Ma réflexion se poursuivra ainsi en plusieurs
articles dont les premiers traiteront de la prise de décision et de la
rédaction de documents.
Je terminerai ici avec une parole
très sage de Jean-Michel Cornu : «J’ai
perdu tant de communautés qui ont été remplacées par des jolis outils que je
suis devenu méfiant du financement des communautés par ceux qui ne comprennent
par leur dynamique ».
[1]
Selon Pierre Levy, l’intelligence collective a comme caractéristiques: (1) décentralisation du savoir et des
pouvoirs, (2) autonomie des individus valorisés en tant que créateurs de sens,
(3)
expansion
d'un espace intersubjectif dégagé des contraintes économiques et étatiques, (4) interactivité constante entre les
individus et leur environnement, (5) désagrégation des structures massives au
profit d'entités autonomes, petites et conviviales, (6) émergence d'une nouvelle
convivialité et d'une nouvelle éthique. Le Web, favorisant ce genre d’échanges
par des initiatives telle celle du forum en ligne, est un théâtre idéal pour le
développement des communautés. (LEVY, Pierre (1997) L’intelligence
collective : pour une anthropologie du cyberespace, La Découverte/Poche)
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